1 juin 2011

Encens pour Hécate

Piochées deci-delà, des mélanges d'encens conçus pour travailler avec Hécate, ou tout simplement pour l'honorer au cours d'un rituel. A vous de trouver celle qui vous inspire, ou de créer votre recette personnelle à partir de ces pistes, comme je l'ai fait de mon côté :) Idéalement, réalisez ces recettes en lune noire, et laissez-les reposer pendant un mois lunaire complet.



Note : 1 part = 1 cuillère à soupe. 

Recette 1 : 
* 3 parts de bois de santal
* 2 parts de cyprès
* 1 part de menthe

Recette 2 :
* 1 part de copal
* 1 part de lavande
* 5 gouttes d'HE de cyprès
* 1 goutte d'HE de patchouli
* 1 pincée de safran

Recette 3 :
* 2 parts de benjoin
* 1/2 part de  graines de pavot
* 1/2 part de cristaux d'aloe
* 1 part de cloux de girofle
* 1 part d'armoise
* 1/2 part d'écorce de saule blanc

Recette 4 :
* 2 parts de résine de pin
* 1/2 part de gomme arabique
* 1 part de feuilles de laurier
* 9 gouttes d'HE de cèdre
* 1/2 part de bâton de cannelle
* 1/2 part de miel grec
=> Réduire tous les ingrédients en poudre grossière, avant d'ajouter le miel réchauffé, puis mélanger rapidement.

Sources :

Hekate, Keys to the Crossroads, compilation de textes et articles sur la Déesse, publiée par Sorita D'Este
Sibylline Order
Traductions personnelles

Rituel de Nouvelle Lune - Purification et renouveau avec Hécate

 Source : Sibylline Order
Traduction et adaptation personnelles

Outils :

- athamé
- Feu
- Papier et stylo rouge
- Encens
- Chandelle noire
- Miel
- Vin
- Calice
- Une clé
- Une corde
- Une dague

Préparations :
- Dresser l'autel et allumer le feu
- Ecrire sur une feuille ce qui doit être banni


Corps du rituel :

Tracer le cercle.
Si nécessaire, une prêtresse (ou prêtre - ndt) présente la déesse Hécate aux participants.

La bougie noire est allumée et placée au centre de l'autel, auprès du miel. L'intention du rituel est énoncée :

Nous voulons faire face et dépasser nos ombres.

Une poignée d'encens est jetée dans le feu, et l'invocation est dite, en levant l'athamé :

Ô Sombre Mère entends notre appel. Hécate, Déesse de la lune, tes filles et fils ont besoin de ta sagesse et de ta force en cette nuit. Tes enfants traversent l'obscurité, alors qu'il souhaitent marcher dans la lumière. Les peurs et la négativité nous hantent, dévorant notre énergie et notre force. Nous t'appelons en cette nuit de lune noire afin que tu nous aides à chasser les ombres.

Une prêtresse indique alors aux participants qu'ils sont invités à se concentrer sur ce qu'ils souhaitent bannir de leurs vies, et à laisser partir leurs peurs en brûlant leur papier dans le feu.
Chacun à son tour dépose son papier dans le brasier, et prononce les paroles suivantes :

Hécate, belle Dame de la Nuit,
Je t'appelle, porteuse de Magie,
Puisse toute peur être désormais bannie,
Par cette flamme qui éclaire mon esprit.

Une prêtresse marche trois fois autour du feu, y jetant quelques pincées d'encens de bannissement :

Qu'il en soit ainsi.

Faire une courte pause.

Une prêtresse :

Nous avons chassé la négativité de nos vies, et à travers cela créé un vide ; il est nécessaire à présent de remplir ce vide. Fermons nos yeux et visualisons une lumière bleutée qui nous purifiera complètement, et nous remplira d'énergie nouvelle.

Une prêtresse prend alors le calice de l'autel :

Au-dessus comme en-dessous,
Dans l'Univers comme l'Âme,
Pour ton infinie sagesse,
Et ta protection sans faille,
Nous te remercions, ô déesse Hécate !
Dans cette protection, la force,
Et dans cette force, la compréhension,
Et dans cette compréhension, la connaissance,
Et dans cette connaissance, la justice,
Et dans cette justice, l'amour,
Et dans cet amour, la lumière,
Et dans cette lumière,
L'amour de toute chose qui existe,
L'amour des Dieux.
Tout ceci EST la Déesse.

Une prêtresse :

A présent, levez vos bras et joignez vos mains.

Nous invoquons à présent le rire, car il permet le bannissement le plus radical, et apporte la meilleure protection ! Tournons dans le sens des aiguilles d'une montre et visualisons les meilleurs moments de notre vie. Laissons notre Enfant Intérieur s'exprimer, s'amuser et jouer ! Rions !

Le groupe tourne, de plus en plus vite, balançant les bras, mêlant rires et larmes, jusqu'à ce qu'une prêtresse désignée donne le signal pour relâcher le pouvoir, lâcher les mains et cesser la danse :

Laissez le rire vous emplir !

Une fois le calme revenu, une prêtresse prend l'encens restant et l'offre aux participants :

Nos peurs ont été bannies. Sur votre chemin, souvenez-vous de cette nuit. Si l'angoisse, la négativité vous étreint, adressez-vous à la Sombre Déesse avec cet encens... Chassez le poids qui vous encombre, et n'oubliez jamais de rire !

Ouverture du cercle.

30 avril 2011

Magie du Feu - I

Extrait d'un rituel pour la fête de Halôa, tiré de "Mysteries of Demeter", de Jennifer Reif.
Traduction personnelle.

 Hécate, par William Blake

Dans un premier temps, allumer un feu en prononçant la formule suivante :

Avec le pouvoir d'Hestia,
J'éveille cette créature de Feu !

La prêtresse d'Hécate apporte quatre sortes d'herbes (pin, anis, romarin, gingembre) pour bénir le feu, en réservant la moitié pour ultérieurement. Elle place ses mains face au feu, de manière à le bénir, et dit :

J'appelle la Grande Hécate,
Déesse lunaire des profondes cavernes et des carrefours...
Ô Reine immortelle de Pouvoir et de Magie, 
Viens et pénètre le feu brillant d'Hestia !

Par le Pouvoir de la Terre... [jeter le pin dans le feu]
Puisse ce qui réside au-delà des limites du monde
Aller avec notre volonté.

Par le Pouvoir de l'Air... [jeter l'anis dans le feu]
Puissent nos désirs prendre vie
Et aller avec notre volonté.

Par le Pouvoir de la Lune... [jeter le romarin dans le feu]
Puisse la magie entrer dans la danse
Et aller avec notre volonté.

Et par le Pouvoir du Feu... [jeter le gingembre dans le feu]
Alors que les voix s'élèvent et les corps dansent,
Puissent les mots brûler dans la lumière
Et aller avec notre volonté.
Qu'il en soit ainsi !

Tous les participants chantent ou répètent le chant suivant, en tournant autour du feu :

Pourpre et or
Monte, encore et encore
Magie d'Hécate
Pénètre le feu d'Hestia !

Après que l'énergie soit levée, la prêtresse de Koré présente un bol empli de graines. Chacune d'entre elles représente une bénédiction pour les terres cultivées, les champs sacrés, les vignes, pour que ceux qui meurent de faim soient rassasiés, pour que de nouvelles méthodes agricoles soient privilégiées... Ou tout autre type de bénédiction. 
La prêtresse prononce la première bénédiction, jette le grain dans le feu et passe le bol au suivant, sur sa gauche. Le bol passe ainsi dans tout le cercle, et les bénédictions sont prononcées.

Une fois les bénédictions terminées, la prêtresse d'Hécate ajoute les herbes restantes au feu. Elle prononce alors les paroles suivantes, et invite le reste des participants à les répéter :

Par le pouvoir d'Hécate
Dont la Magie tisse la toile du monde,
La Magie est faite.
Elle trouve ses marques.
Nos visions fleurissent.
La Magie vit,
Et bénit nos vies.
Ainsi, la voilà tissée.
Ainsi, la voici faite.
Ainsi, elle est.

25 avril 2011

Un rituel pour ouvrir une période de dévotion : nouer le noeud d'Isis

Rituel tiré d' "Isis Magic", d'Isidora Forrest
Traduction personnelle.

Il s'agit d'un rituel marquant le début d'une relation particulière avec la Déesse Isis. A travers les vœux prononcés, la personne se consacre à Isis pour une période de temps choisie : il devient un dévot de la Déesse.

Le symbole-clé de ce rituel est le Nœud d'Isis, le Tet. Il s'agit d'une nœud protecteur, magique, qui est un emblème propre à la Déesse. Un nœud liant des choses entre elles, le Tet liera le dévot à la Déesse pendant la période spécifiée, au cours de laquelle il Lui portera toute sa dévotion, son attention et son énergie. En retour, la Déesse offrira protection, communion et Amour Divin à travers le symbole du Tet.


Organisation matérielle et outils :
  • l'autel est placé au centre du temple
  • tous les outils, ainsi qu'une représentation d'Isis (optionnelle) sont placés sur l'autel
  • Une coupe remplie d'eau
  • Un encensoir, ainsi que de l'encens
  • Une bande de tissu rouge (coton ou lin) d'environ 5 cm de large et 2 m de long
  • Une fleur blanche (fraîche)
  • Des allumettes ou briquet
  • Une bougie (couleur au choix, qui représente le dévot)
  • Trois petits objets : le premier représentant les désirs du cœur (en relation au travail avec Isis), le deuxième la force de l'esprit, le troisième symbolisant le Mystère de sa propre âme. Le dévot doit être capable d'expliquer son choix pour chacun des objets.

Invocation d'ouverture

Le dévot entre dans le temple et se tient debout (ou à genoux) devant l'autel, face à l'est. Il croise ses bras devant la poitrine et s'incline légèrement vers l'est, direction du renouveau, des nouveaux départs. Gardant toujours les bras croisés, il relève la tête.


Parlant à voix haute, avec force : 

Moi, ........ , je suis là aujourd'hui pour me consacrer à la Grande Isis pour une période de ......... . Je serai Son dévot. Ainsi, j'invoque Ses bénédictions sur ma dévotion. O Grande Déesse Isis, Dame de Vie et de Compassion, de Pouvoir et de Magie, je demande Ta bénédiction. Puisses-Tu déployer Tes belles ailes sur moi. Puisses-Tu déposer Tes mains guérisseuses sur les miennes. Puisses-Tu m'enseigner les voies mystérieuses. Ces dons, je les demande en Tes multiples noms. Amma, Iset.


Le dévot décroise ses bras, et allume la bougie.
 
J'ai choisi cette bougie .......... [énoncer la couleur] pour me représenter, parce que ......... . Alors que j'allume cette bougie, je débute ma quête d'Isis. Ainsi qu'Elle a parcouru le monde à la recherche de son Bien-Aimé, j'explorerai mon cœur et mon âme à la recherche de la Déesse.


Purification et consécration

Le dévot prend la coupe d'eau, se rend à l'est du temple, et la lève vers les Cieux.

Puissent le Sang, le Pouvoir, la Magie d'Isis bénir les eaux à l'intérieur de ce calice, avec le pouvoir de purification.


Commençant à l'est, le dévot fait le tour du temple, aspergeant l'eau. Il termine son tour en s'aspergeant lui-même, visualisant en même temps une eau claire, bleutée, le lavant complètement. Il devient alors aussi calme qu'un bassin d'eau calme et limpide.

Isis est pure ; le temple est pur. Le temple est pur ; je suis pur. Je suis pur, par la pureté d'Isis. Je suis pur, par la pureté de la Déesse. [Répéter autant de fois que nécessaire].

Le nom de cette Eau est « La Vie Est en Elle ».


Le dévot s'accorde un temps de contemplation, songeant au lien entre Vie et Eau. Puis, il asperge le tissu à l'aide de la fleur trempée dans l'eau.

Isis est pure ; je suis pur. Je suis pur ; ce tissu est pur. Puisse ce morceau de tissu pur tisser ma connexion à la Grande Déesse Isis.


Le dévot prend l'encensoir avec l'encens allumé, se rend à l'est du temple, et le lève vers les Cieux.

Puissent le Sang, le Pouvoir, la Magie d'Isis bénir les flammes à l'intérieur de cet encensoir, avec le pouvoir de consécration.


Commençant à l'est, le dévot fait le tour du temple, encensant l'air. Il termine son tour en s'encensant lui-même, visualisant en même temps une flamme rouge-orangée l'entourant, lui conférant de l'énergie. Il imagine alors les eaux calmes former un tourbillon.

Isis est consacrée ; le temple est consacré. Le temple est consacré ; je suis consacré. Je suis consacré, par le feu d'Isis. Je suis consacré, par la flamme de la Déesse. [Répéter autant de fois que nécessaire].


Le dévot retourne au tissu, et s'accorde un temps de contemplation, songeant à la transformation du feu en énergie. Puis, il encense le tissu.

Isis est consacrée ; je suis consacré. Je suis consacré ; ce tissu est consacré. Puisse ce morceau de tissu consacré tisser ma connexion avec la Grande Déesse Isis.


Le vœu

Le dévot prend le tissu, l'élève vers les Cieux, puis l'abaisse près de la Terre. Il prononce alors le Sort d'Isis, la formule magique que les anciens Égyptiens prononçaient au-dessus de l'amulette du Nœud Sacré d'Isis.

Tu as ton Sang, O Isis. Tu as ton Pouvoir, O Isis. Tu as ta Magie, O Isis. Par mes vœux, puisse le Nœud Sacré d'Isis me lier à cette Grande Déesse.


Portant le tissu et l'objet représentant les désirs de son cœur, le dévot fait le tour complet du temple , avant de s'arrêter à l'est. Il s'assoie ou s'agenouille alors, et prend tout son temps pour prononcer un vœu, et parler à la Déesse de l'objet.

Par le Sang d'Isis – Je fais le vœu d'adresser à la Grande Déesse Isis toute la dévotion de mon cœur, pour une durée de ............. . Grande Isis, pendant cette période, en toute circonstance, je promet d'écouter le battement de Ton Coeur [ajouter ici toute promesse liée au coeur, si désiré]. Et je t'offre ce ......... [décrire l'objet] en gage de ................ [expliciter le choix de l'objet] .


Le dévot laisse l'objet à l'est. Portant toujours le tissu, il cherche l'objet représentant la force de l'esprit sur l'autel, réalise un tour complet du temple, puis s'arrête au sud-ouest. Il s'assoie ou s'agenouille alors, et prend tout son temps pour prononcer un vœu, et parler à la Déesse de l'objet.

Par le Pouvoir d'Isis – Je fais le vœu d'essayer de comprendre la véritable signification du pouvoir de la Déesse pour une durée de ............. . Grande Isis, je promets de ne pas avoir peur de ton pouvoir, tout comme je promets de ne pas en abuser [ajouter ici toute promesse liée au pouvoir, si désiré]. Et je t'offre ce ......... [décrire l'objet] en gage de ................ [expliciter le choix de l'objet] .


Le dévot laisse l'objet au sud-ouest. Portant toujours le tissu, il cherche l'objet représentant les mystères de l'âme sur l'autel, réalise un tour complet du temple, puis s'arrête au nord-ouest. Il s'assoie ou s'agenouille alors, et prend tout son temps pour prononcer un vœu, et parler à la Déesse de l'objet.

Par la Magie d'Isis – Je fais le vœu d'étudier et de pratiquer les rites et exercices de la Magie Sacrée du Dévot d'Isis pour une durée de ............. . Grande Isis, je souhaite apprendre de tes Voies. Puisque tu es Dame de Magie, je promets de rendre ma vie plus magique. [ajouter ici toute promesse liée à la magie, si désiré]. Et je t'offre ce ......... [décrire l'objet] en gage de ................ [expliciter le choix de l'objet] .


Le dévot laisse l'objet au nord-ouest et porte le tissu, cheminant en spirale jusqu'au centre du temple. Il s'arrête devant l'autel, faisant face à l'est, et élève le tissu au-dessus de lui.

Par le Sang, par le Pouvoir, par la Magie d'Isis, je me dédie en tant que dévot de la Grande Déesse Isis pour une durée de ............. . Voici les mots formant mon vœu.


Lier le nœud

Tout en liant le nœud, le dévot répète la phrase suivante :

Alors que je lie le Nœud d'Isis, ainsi je suis lié à Isis.


Pour nouer le Tet :
  • Plier le tissu en deux dans le sens de la longueur ; en haut, ce pliage forme une boucle, qui devra être d'environ 15 cm de long une fois le noeud terminé. C'est le haut du Tet, similaire au haut d'une croix Ankh.
  • Replier les deux extrémités du tissu vers le haut, afin qu'elles dépassent la boucle.
  • Glisser les deux extrémités derrière la boucle, et les nouer entre elles  à la base de la boucle (donc à environ 15 cm du haut) en laissant de la longueur pour former les « bras » du Tet
  • Ramener les deux extrémités devant, et faire un nouveau nœud. Disposer les « bras » correctement. Le Tet est terminé !
[Images à venir.]


Le dévot dépose le Tet sur l'autel et se met debout. Il croise ses bras sur sa poitrine et s'incline, en marque de respect à Isis. Il relève alors la tête et dit :

Par le Sang, par le Pouvoir, par la Magie d'Isis, je suis véritablement un dévot de la Grande Déesse Isis. Amma, Iset.


Le dévot fait le tour du temple une fois encore, ramassant chacun des objets, et les plaçant sur l'autel avec le Tet. A cet instant, il est invité à méditer sur ses nouveaux engagements, silencieusement ou en musique. Chanter, danser, ou toute autre forme d'expression personnelle, est également approprié.


Fermeture

Le dévot place sa main au-dessus du Tet.

Puisse le Nœud connecteur d'Isis qui existe à présent entre moi et Toi, Déesse, être béni. Puissé-je m'ouvrir à Toi. Puissé-je apprendre à sentir Ta présence. Puissé-je être toujours empli d'espoir. Amma, Iset. Isis est toutes choses, et toutes choses sont Isis.


Le dévot laissera le Tet sur l'autel jusqu'à l'extinction de la bougie. Puis, Tet et objets devront être conservés dans un lieu privé, et sortis occasionnellement. Si le dévot souhaite dissoudre son lien à Isis avant la fin de la période spécifiée, il lui suffira de défaire le Tet en énonçant son choix.


Pour en savoir plus sur la symbolique du Nœud d'Isis :

19 mars 2011

Katabasis








Dans l'obscurité,
L'écho de mon cœur.
Puis, le silence.

Je me tiens devant la première porte.
Plumes et poussière
Me tombent des mains.
Je ramasse mes présents.
En moi, je sens le doute,
Mais rien ne transparaît sur mon visage
Alors que je salue le gardien.

Il me dit :
"tu dois".
Je lui donne mes oreilles
Et franchis le seuil.

Tâchant de garder l'équilibre,
J'avance sur un chemin étroit ;
Traçant ma route
Sans entendre le vent hurler.

Je me tiens devant la deuxième porte
Et le gardien me dit : "tu dois".
Je lui donne ma gorge.
Et je franchis le seuil.

Ce chemin est un dédale
A travers fossés et cavités.
Il m'est impossible de crier.

Je me tiens devant la troisième porte.
Et le gardien me dit : "tu dois".
Je lui donne ma langue.
Et je franchis le seuil.

Ce chemin n'est que tourbillon de poussière
Et bien qu'elle emplisse ma bouche,
Je n'en distingue pas le goût.

Je me tiens devant la quatrième porte.
Et le gardien me dit : "tu dois".
Je lui donne mon nez.
Et je franchis le seuil.

Des corps, décomposés,
Pourrissants,
Dont je ne peux humer la chair.

Je me tiens devant la cinquième porte.
Et le gardien me dit : "tu dois".
Je lui donne ma peau.
Et je franchis le seuil.

Au sol, des charbons,
Glissants sous mes pas,
Gênants ma marche.
Sont-ils chauds, coupants ...
Je ne le saurais pas.

Je me tiens devant la sixième porte.
Et le gardien me dit : "tu dois"
Je lui donne mes yeux.
Et je franchis le seuil.

Voici le Vide.
L'Inconnu, que je dois traverser.
L'Obscurité, que je ne peux voir.

Je me tiens devant la septième porte.
Et le gardien me dit : "tu dois".
Je lui donne mon cœur.
Déposé dans une jarre,
Il m'est rendu aussitôt.

Je franchis le seuil.

Un trône.
Une table parée de poussière.
Des serviteurs vêtus de plumes.

Ma Sombre Dame,
Ma chère Ereshkigal,
Est assise sur son trône.

Je m'agenouille devant elle.

"Ma Dame, bien que tu sois venue à moi des centaines de fois,
Portée par des ailes et des murmures,
C'est moi qui viens à toi à présent.
J'irai là où tu m'envoies,
Conduis-moi seulement sur le chemin.
Je dirai ce que tu attends que je dise,
Donne-moi seulement les mots à prononcer.
Je ferai ce qui me sera ordonné,
Montre-moi seulement les actes à accomplir.

Je dépose ma tête
A ses pieds, dans la poussière,
Et j'attends.

"Sais-tu à qui tu demandes cela ?"
Dit-elle.

"Je le demande, ma Dame,
A toi, Ereshkigal, souveraine d'Irkalla,
Reine du Monde Souterrain,
Epouse de Nergal,
Maîtresse de Namtar,
Qui un jour, a connu les Cieux,
Et a été contrainte de rejoindre les Enfers ;
Désormais Reine des os,
De la poussières et des plumes,
Juge des Dieux,
Gardienne des Morts,
Qui contrôle la roue des saisons
Et met fin à toute chose.

Je me tiens debout devant son trône.
Je lui offre la première jarre.
Elle en soulève le couvercle
Et goûte le miel.
Ses sombres lèvres sourient.

Je lui offre la seconde jarre.
Elle en soulève le couvercle
Et goûte aux larmes.
Son visage noir approuve.

Je regarde mon coeur devenir poussière
Entre ses mains.
Dans ma bouche, le goût de la cendre ;
Je sens mes muscles pourrir,
Mon sang s'assécher,
Mes os se dépouiller.

Entre mes lèvres craquelées,
Je murmure : "refais-moi".

Elle hoche la tête.
Sa main se pose sur mon crâne.
Mes os se couvrent de tendons.
Puis, mes muscles se couvrent de peau.
Enfin, mon corps est vêtu de plumes.

Elle m'ordonne : "dresse-toi".
J'exécute son ordre.
"Pars".
Bien que je ne comprenne pas,
Je me détourne d'elle.

J'implore : 
"Montre-moi le chemin, ma Dame".

Alors je m'envole
Et je franchis la septième et la sixième porte,
Et je franchis la cinquième et la quatrième porte,
Et je franchis la troisième et la seconde porte,
Et enfin, la première porte.

Je me retourne et regarde :
Les portes n'ont jamais été là.

Dans une de mes mains, de la poussière.
Ce n'est pas la même qu'au début de ma route.
Dans l'autre, des plumes.
Ce ne sont pas les mêmes qu'au début de ma route.
Dans ma poitrine, un coeur.
Ce n'est pas le même qu'au début de ma route.

Je ferme les yeux
Et je peux La voir.


J.D, dans Into the Great Below
Traduction et adaptation personnelle



19 février 2011

Inanna, un visage non-domestique et non-maternel du Féminin


Encore un extrait d'article très intéressant écrit par Lishtar et tiré du site Gateways to Babylon,  traduit par mes soins. N'hésitez pas à consulter le document dans son intégralité, car je n'en ai traduit que les parties qui m'étaient les plus utiles dans mes recherches personnelles :)



"Inanna/Ishtar nous fournit sans doute le plus complet portrait d'un Féminin non-domestique et non-maternel. Sa féminité est indéniable [...] mais au juste, sur quoi repose-t-elle ? Le meilleur moyen de répondre à cette question est d'examiner la féminité de cette déesse à la lumière de ce qu'elle n'est pas, en la comparant aux modèles traditionnels de féminité et aux rôles joués par les femmes dans la société.[...]

Premièrement, la Maternité, traditionnellement considéré comme la réalisation féminine par excellence, ne fait pas partie des attributions d'Inanna. Elle est définie comme la déesse de l'Amour et de la Guerre, comme l'Amante et la Guide des Dieux ; mais jamais comme la Nourricière, l'Aimante, la Pourvoyeuse, ou encore comme la Déesse Mère qui pardonne toute chose. Elle est donc profondément différente des Grandes Mères de Mésopotamie, comme Ninhursag, Ninlil, Ningal ou encore Tiamat. Inanna ne nourrit pas avec son utérus et n'engendre pas [...]. Néanmoins, elle accorde une naissance spirituelle aux héros et aux rois à travers l'inspiration et l'encouragement. Elle stimule la croissance à travers l'action, car elle détient la Plante de Vie en son pouvoir (comme dans le mythe d'Etana). [...]

Une Grande Mère offre sans compter, et pardonne en toute occasion. L'Amante, elle ne pardonne pas, si les promesses d'Amour sont négligées, oubliées, trahies. Ainsi, Inanna est inflexible lorsqu'elle condamne Dumuzi à rejoindre le monde souterrain [...] L'archétype de la Grande Mère nous nourrit de son sein pendant toute notre enfance, tandis que les Déesses plus dynamiques, non maternelles, nous apparaissent alors que nous sommes sur le point de prendre notre existence en main. Une personne mature, intègre, n'a pas besoin d'une Mère. Elle a besoin de l'inspiration d'un Guide, d'une Muse, qui l'aide à dépasser ses limites intérieures et extérieures. Et voici ce qu'est, précisément, Inanna/Ishtar.

Quoiqu'il en soit, Inanna/Ishtar est aussi une Mère. D'après ses mythes, elle a deux fils, Shara et Lulal. [...] Tout ce que nous savons d'eux, c'est qu'ils sont deux puissants dirigeants de villes mésopotamiennes. Ainsi, Inanna n'existe pas en opposition à l'archétype de la Mère, mais elle est un développement naturel de la figure de la Grande Mère.

Deuxièmement, Inanna/Ishtar entretient une bonne relation avec le Féminin, que ce soit avec sa mère Ningal ou les filles de son âge, tel que cela est relaté dans les poèmes du cycle Inanna/Dumuzi. [...] Même pendant le récit de sa descente, il n'y a pas de réel antagonisme avec sa soeur Ereshkigal. [...]

Troisièmement, alors que les autres Déesses de Mésopotamie représentent davantage les Femmes dans la société et dans les pratiques liées au foyer, comme le domaine de la guérison (Bau et Gula), la gestion du foyer (Ninlil), la brasserie (Ninkasi), le tissage (Uttu), l'apprentissage (Nisaba)... Inanna partage avec les Grands Dieux de Mésopotamie un aspect stellaire qui n'est pas présent parmi les Grandes Déesses : elle est l'Etoile du Matin, mais aussi l'Etoile du Soir, dont le culte peut être tracé très loin dans le temps. [...] Ceci montre que les pouvoirs d'Inanna/Ishtar sont autant immanents que transcendants, faisant même d'elle, occasionnellement, la consort d'Anu, Dieu du Ciel et Chef du panthéon mésopotamien.[...]

Gebhard J. Selz a  écrit à propos d'Inanna, en citant B. Gronemberg : "si Inanna/Ishtar est restée si importante, c'est parce que son aspect le plus saillant n'est pas celui d'une déesse-mère"..."En fait, une Déesse faisant preuve de telles prouesses sexuelles, qui excelle dans la bataille et les luttes, et qui contrôle probablement la fertilité animale, est un concept nettement plus captivant que l'ancienne Magna Mater... Au-delà de cela, je soupçonne que c'est son caractère bi-polaire, son ambivalence, le fait qu'elle dépasse les contradictions et réconcilie les opposés, qui a interpellé tellement de monde..."

Pour résumer, Inanna/Ishtar en tant que Féminin non-maternel et dynamique existe d'abord en tant que Soi libérateur et libéré, mais n'entre pas en opposition avec l'archétype de la Grande Mère [...] Elle est la version libérée du pouvoir féminin capable de générer la vie, non par l'utérus, mais dans le domaine de l'esprit, des idées et des faits. Inanna représente non pas la naissance biologique, mais l'épanouissement de la vie intérieure, alors que nous évoluons et apprenons sur les plans de l'amour, physique et spirituel, et nourrissons ainsi notre vie extérieure. Alors que nous quittons l'enfance de l'esprit, elle nous pousse, avec sa joie et son énergie, à nous tenir debout, et à prendre le contrôle de nos destinées [...]

9 février 2011

A propos d'Ereshkigal

Quelques éléments à propos d'une Déesse, une "autre" Divinité des Enfers, qui m'interpelle énormément depuis plusieurs mois, et au sujet de laquelle on trouve si peu d'informations ... Voici donc une traduction personnelle d'un texte écrit par Lishtar, et dont on peut trouver la source ici .


 Inanna's Descent, par Judith Shaw

 

"Ereshkigal est la grande Déesse sumérienne du Monde Souterrain, du royaume des Morts. Son nom signifie Dame de la Grande Place, un euphémisme désignant le pays des Défunts, également conn en tant que pays du Non Retour. Elle est mentionnée dans des documents sumériens très anciens ; des listes d'offrandes et des temples lui étant dédiés étant déjà mentionnés pendant la période de la troisième dynastie d'Ur.

Qui est Ereshkigal, et comment pouvons-nous comprendre sa nature ? Dans le mythe de création sumérien, après que Ki, Terre-Mère et Reine, fut séparée d'Anu, Père des Cieux et roi, par Enlil, le maître des Vents et leur premier-né, l'Unité Primordiale du Ciel et de la Terre fut brisée à jamais. Dans le ciel, Anu pleurait Ki, regrettant son amour et ses baisers. Ses larmes rencontrèrent la Déesse Nammu, l'Océan, Mère Primordiale d'Anu et de Ki. Nammu se rendit auprès du Seigneur du Ciel, et pour la première fois, la Mère et le Fils firent l'amour. De la rencontre de leurs corps naquirent des Jumeaux Divins, nommés Enki et Ereshkigal.


Ici, nous détenons la première clé pour comprendre les mystères d'Ereshkigal. Elle est la soeur jumelle d'Enki, dieu de la Magie, des Arts et des Eaux Profondes. En tant que soeur jumelle et meilleure amie, elle est la connaissance intérieure, tandis qu'il représente la connaissance extérieure. La Magie, les Arts et les Eaux, qui font grandir et transforme la Vie, sont les manifestations extérieures du Savoir caché, qui entre en action ; ce qu'Enki sait et fait en externe, Ereshkigal le fait et le sait en interne.


Elle est également reine du Monde Souterrain ; la question qui nous vient alors à l'esprit est : quelle est/était la vision de ce Monde pour les anciens, et quelle est-elle pour nous, qui vivons dans la lumière des Traditions à Mystères ? La cosmologie nous apprend que les anciens Mésopotamiens percevait une réalité englobant les plans physique et subtiles, unie par le Duranki, le lien entre les Cieux et la Terre. Il y avait les Hauteurs, où régnait Anu, ainsi que les Igigi et les Anunnaki, hôtes divins du Ciel et de la Terre, qui avaient leurs homologues dans le Monde Souterrain. Et enfin ce dernier, lieu de justice et d'expiation, où régnait Ereshkigal.


La clé pour comprendre le Monde Souterrain ne réside pas dans la mauvaise presse qu'on lui fait d'ordinaire, mais dans les récompenses rapportées de toute Descente qui y est entreprise. Réfléchissez un instant. C'est dans l'Obscurité qu'on trouve de multiples trésors, si seulement on sait ouvrir les yeux et voir. Or, argent, pierres précieuses, pétrole, tous se trouvent au coeur de notre Terre. C'est pourquoi les alchimistes disent qu'il est nécessaire de visiter l'intérieur de la Terre afin de trouver la Pierre Philosophale. Et c'est également l'étape indispensable pour transformer notre vision du voyage vers Ereshkigal en une vision d'Humanité qui transcende toutes les Morts, toutes les Séparations, et nous permet de retrouver l'Unité Primordiale, avec nous-même, avec le monde.


Ereshkigal est la Maîtresse de l'Essence, qui nous apprend à aller au-delà des Apparences, vers la Réalité de la Justice et de la Vérité. Inutile de dire que cela ne peut se faire sans épreuves à franchir dans la vie quotidienne.


Il est dit qu'Ereshkigal fut kidnappée par Kur, le Dragon Primitif, et qu'elle fit alors du Monde Souterrain son domaine, après y avoir été emmenée de force. Kur pourrait bien représenter l'Indompté, le Sauvage, les Energies qui doivent être contrebalancées, l'Inconnu. Il est également raconté que lorsque ceci eut lieu, Enki, son frère jumeau, voulu partir à son secours, construisant même un bateau à cette fin. Pendant sa descente, il fut attacké par des roches cosmiques, mais s'accrocha à son but. Nous ne savons point comment se déroula la rencontre entre frère et soeur, mais nous savons en revanche qu'Enki revint du Monde Souterrain porteur des graines du futur Arbre de la Connaissance, Huluppu, qu'il planta sur les rives de l'Euphrate.


Fondamentalement, tous les grands voyages initiatiques qui passent par le Monde Souterrain exigent qu'on parvienne à un équilibre entre éléments intérieurs et extérieurs en soi et dans le monde, ainsi qu'à une intégrité de l'esprit, du coeur, du corps et de l'âme. Ainsi, la rencontre avec Ereshkigal est un seuil à franchir pour comprendre Inanna en tant que Chamane qui dépasse la Mort, pour saisir pleinement la portée des actes magiques opérés par les uns (Enki), et pour perpétuer les traces laissés par d'autres, au-delà de l'existence physique (Nergal).


Peut-être que la citation ci-dessous, une de mes favorites, peut donner une meilleure idée de la véritable essence d'Ereshkigal. Ainsi, Florence Farr, une des prêtresses de l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée, dit un jour :


"Je me tenais nue dans l'Eternité obscure et morne, et l'emplis de mon exultation".


Je pense qu'Ereshkigal en personne aurait pu s'exprimer ainsi."

22 janvier 2011

Méditation pour stimuler Ajna Chakra

Et voilà... Nous avons terminé notre cycle de rééquilibrage des chakras il y a quelques semaines, et la fin de ce cycle annonce des changements et des nouvelles pistes d'exploration, nouveautés prometteuses et évidemment bienvenues en cette période d'Imbolc. 

Mais ceci est une autre histoire, qui donnera lieu, peut-être, à quelques articles :) En attendant, voici la méditation pour stimuler le chakra du troisième oeil, "fenêtre qui s'ouvre sur la flamme de notre esprit".


Commencer, comme à chaque fois, par un travail respiratoire et un temps d'ancrage.

"Visualisez vos chakras comme des lotus, aux racines fixées sur la colonne vertébrale, traversant le corps pour s'épanouir tels des fleurs sur le devant... Commencez par votre chakra racine, d'un rouge puissant... Montez à votre chakra sacré, orange... Puis jusqu'au plexus, jaune... Vous voici à votre coeur, orné d'un beau lotus vert... Et à présent, à votre chakra de la gorge, bleu...

Respirez par les pétales de tous vos chakras et conservez le souffle en ces lieux en comptant jusqu'à trois... Après quelques minutes, imaginez ce souffle monter jusqu'à votre chakra du troisième oeil. Et à l'expiration, visualisez votre souffle en sortir. Répétez l'opération plusieurs fois.

Visualisez-y une boule d'énergie lumineuse, de couleur indigo. Sentez-la devenir de plus en plus forte et brillante. Installez votre conscience dans votre troisième oeil, et sentez-le irradier dans tout votre corps et dans tout votre environnement. Emplissez-vous de cette énergie.

Vivez cette expérience comme un temps d'union parfaite avec vous-même (corps, âme, esprit – conscient, inconscient). Votre esprit irradie dans toutes les directions en même temps ; vous emplissez la pièce entière de votre conscience. Soyez attentive à vos ressentis, physiques, émotionnels, mentaux. Le plus vous serez centrée dans votre troisième oeil, le plus les différentes dimensions de votre personne seront unies, en harmonie, et communiqueront entre elles pour votre épanouissement le plus complet. Dans cet état, il est possible que vous sentiez comme un courant électrique courir à travers votre corps physique, tandis que votre tête entière brille, le centre de la lumière étant votre chakra du troisième oeil.

Votre troisième oeil est un oeil d'aigle, qui voit loin, avec précision, analyse, mais aussi avec intuition. Utilisez ce pouvoir pour vous projeter dans cette nouvelle année qui débute. Quels sont vos envies ? Vos buts ? Vos espoirs ? Laissez vous envahir par tout ce que vous inspire votre conscient, et votre inconscient (pendant plusieurs minutes).

Prenez une profonde inspiration, et laissez votre respiration reprendre son cours normal. Relâchez l'énergie concentrée dans votre troisième oeil et renvoyez-la en la laissant couler vers le sol. Refermez tous vos lotus, relaxez-vous. Quand vous vous sentirez prête, comptez jusqu'à cinq, et ouvrez les yeux."

Inspiration trouvée, une fois encore, chez One Whole Love